RAP -n° spécial 25 -2008, Alain Nice et alii -La nécropole mérovingienne de Goudelancourt-lès-Pierrepont (Aisne).
93 STèLE S FUN éRAIRE S, PIERRE S D’EN CADREMEN T
E T SAR COPHAGES
Marie-Pascale FLECHE Le nombre important d’éléments lapidaires provenant de la nécropole mérovingienne de Goudelancourt-lès-Pierrepont et en particulier les nombreux fragments de couvercles de sarcophages ou de dalles d’encadrement de sépultures, découverts en 1962 comme durant la fouille de 1981 à 1987, avec ou sans décor, nous incline à penser que d’assez nombreuses inhumations ont dû se faire en sarcophages qui, exception faite d’un couvercle (S. 1) ou de l’empreinte d’un fond de cuve (S. 325), ont
tous inexorablement été détruits au fil des siècles.
Ces destructions sont le résultat aussi bien d’un pillage quasi systématique, que d’une forte érosion naturelle et d’une agriculture intensive nécessitant des labours de plus en plus profonds. Le décompte actuel des inhumations en
sarcophage n’est donc en rien le reflet des
pratiques funéraires de l’époque mérovingienne à Goudelancourt-lès-Pierrepont. à l’évidence le nombre des inhumations en sarcophage devait être nettement plus élevé que ne l’a révélé la fouille. De même, la présence de plusieurs stèles comme de pierres d’encadrement de tombes nous permet d’imaginer l’apparence extérieure que pouvaient avoir ces tombes matérialisées parfois par des stèles décorées de motifs géométriques ou animaliers, recouvertes ou non d’un enduit de plâtre et parfois peintes. La nécropole de Vorges près de Laon, peu éloignée du site de Goudelancourt-lès-Pierrepont, constitue sans aucun doute une des rares références concernant l’aspect extérieur que pouvaient avoir ces tombes mérovingiennes. à Goudelancourt,
suffisamment d’indices nous inclinent donc à
considérer que l’apparence extérieure du cimetière et des tombes devait être assez voisin de celui de Vorges.
Les stèles funéraires
Toutes les stèles funéraires découvertes proviennent du remblai de diverses sépultures où elles ont, semble-t-il, toutes été jetées en vrac probablement à l’issue d’un pillage. Toutes sont en pierre calcaire du laonnois, recouvertes parfois d’un enduit de plâtre et parfois peintes.
Sépulture 300
-Stèle 1 : Fragment de stèle découvert dans le remblai de la sépulture 300 qui renfermait plusieurs fragments lapidaires dont plusieurs stèles. Ce fragment très endommagé présente une ornementation gravée aménagée sur chacune des deux faces et sur la tranche subsistante ce qui
permet d’identifier cette pierre à une stèle funéraire (fig. 124). La face 1 porte trois cercles concentriques
tracés au compas dont la pointe a laissé une trace profonde, les cercles ont un diamètre respectif de 10,2 cm, 13 cm et 15,5 cm. La face 2 portait le même décor, aujourd’hui incomplet. La tranche est ornée
de quatre filets parallèles, groupés deux par deux.
F ig. 124 -Stèle 1, sépulture 300.
Chacune des faces bien dressées et décorées a conservé les traces d’un enduit de plâtre, ce dernier devait être recouvert d’une coloration peinte, encore visible notamment sur la tranche
Longueur : 0, 24 m.
Largeur : 0,225 m. épaisseur : 0,125 m -Stèle 2 : stèle découverte dans le remblai de la sépulture 300. Cette petite stèle quadrangulaire présente un sommet non horizontal et une base plus épaisse sur laquelle subsistent des traces de plâtre. Bien que partiellement endommagées, les tranches supérieures et latérales ainsi que la face principale sont bien dressées, alors que le revers est
grossièrement dégrossi (fig. 125).